ACSHR 2024 : Avancées et défis des droits en santé sexuelle et reproductive en Afrique

ACSHR 2024, ONG RAES

La participation de l’ONG RAES à la 11ème édition de la conférence africaine sur les droits en santé sexuelle et reproductive, par le biais du Programme SANSAS, a souligné l’engagement continu de l’organisation dans la défense des droits en santé sexuelle et reproductive en Afrique. Cet événement, tenu du 26 février au 02 mars 2024 à Rabat, a vu la convergence d’experts, de militants, et de partenaires de tout le continent, sous le thème : “La santé sexuelle et reproductive et le bien-être familial en Afrique”. L’objectif de cette mission était de mettre en lumière les efforts continus et les innovations de l’ONG et de ses partenaires dans ce secteur crucial, tout en forgeant des alliances stratégiques pour surmonter ensemble les défis auxquels les jeunes Africains sont confrontés dans l’accès aux droits et services en santé sexuelle et reproductive.

 

Le contexte urgent : pourquoi les droits en santé sexuelle sont cruciaux ?

 

Les enjeux de la santé sexuelle et reproductive sont décisifs pour le développement durable en Afrique, où les défis tels que l’accès limité aux services, les normes socioculturelles restrictives, et les lacunes législatives persistent. Selon l’UNFPA, la part inédite des jeunes dans la population – la tranche 10 et 24 ans étant plus importante aujourd’hui qu’à toute autre époque – marque une opportunité et un défi pour les sociétés africaines. Leur transition vers l’âge adulte influence le futur démographique et économique du continent, nécessitant des politiques qui protègent leurs droits fondamentaux à la santé et à l’éducation sexuelle et reproductive. 

Ceci passe par la reconnaissance du rôle central des jeunes dans la prise d’engagements en matière d’éducation à la santé sexuelle et reproductive. Nous pouvons saluer de grandes avancées, toutefois le combat est encore loin d’être gagné. Selon une étude de BMC PREGNANCY AND CHILD BIRTH, les décès maternels figurent parmi les plus grandes causes de mortalité pour les jeunes femmes de 15 à 19 ans en Afrique sub-saharienne. Source : BMC Pregnancy and Childbirth

De tels chiffres nous interpellent sur la question de l’accès à l’information et aux services. En outre, la crise sanitaire, la montée des théories conservatrices et des mouvements visant à remettre en cause ces droits dans le monde, doivent nous rappeler la fragilité des acquis et l’urgence d’un engagement international fort et toujours renouvelé. C’est pourquoi, la défense des droits en matière de SSR demeure une condition essentielle dans la lutte pour l’égalité des hommes et des femmes et l’amélioration de l’accès aux DSSR chez les jeunes.

 

ONG RAES à l’ACSHR 2024 : alignements et aspirations


L’objectif principal de la participation à cette conférence était de mettre en lumière des approches efficaces et respectueuses des droits pour améliorer l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive. Cette mission s’inscrit dans une vision plus large visant à établir des standards élevés de soins et d’éducation, qui alignent les initiatives locales avec les objectifs globaux de développement durable et d’équité en santé. Cette participation visait également à présenter les approches innovantes du projet SANSAS, partager les réussites et les enseignements tirés des interventions passées, et établir des dialogues avec d’autres leaders du domaine pour façonner une stratégie régionale plus cohérente.

Ces objectifs reflètent l’engagement de l’ONG RAES et de ses partenaires à être à l’avant-garde des solutions qui répondent aux besoins spécifiques des jeunes Africains.

 

Collaboration et innovation : activités clés de la conférence

 

Les workshops et panels de la conférence ont exploré diverses approches pour améliorer la santé sexuelle des jeunes. Un panel en collaboration avec Médecins du monde, RAES, et Equipop s’est concentré sur “Repositionner les adolescents comme acteurs de leur propre santé”, soulignant l’importance d’approches spécifiquement adaptées à leurs besoins. De plus, un modèle innovant d’accessibilité aux soins, nommé “informed push”, a été présenté, basé sur les enseignements tirés des campagnes du projet SANSAS de 2021 à 2023, démontrant une adaptation locale efficace pour les jeunes et adolescents.

Les discussions lors des panels ont abordé des thèmes variés, mais cruciaux, allant de la normativité des droits des femmes à la mise en œuvre de pratiques inclusives pour la santé sexuelle des personnes autistes. Un exemple notable fut l’exploration de méthodes pour les consultations prénatales (CPN) comme moyen d’intégrer les jeunes filles victimes de violences basées sur le genre (VBG) au Sénégal, ainsi que des ateliers d’auto-observation gynécologique en Côte d’Ivoire pour renforcer l’autonomie des femmes en termes de contraception et de santé reproductive. En outre, la conférence a permis des échanges enrichissants à travers un cercle de parole en non-mixité, où des outils féministes ont été discutés pour combattre les violences génitales obstétricales au Sénégal, illustrant l’engagement continu dans la lutte pour les droits en santé sexuelle.

La visite de stands, notamment ceux de Solthis, UNFPA, et OXFAM, a également offert des occasions de renforcer les réseaux de collaboration et d’échanger des pratiques meilleures et plus innovantes pour faire avancer la santé sexuelle et reproductive sur le continent. Ces échanges ont été fondamentaux pour élaborer des stratégies intégrées et inclusives, essentielles pour surmonter les obstacles à l’accès aux soins.

 

Conclusion 

 

Il est aujourd’hui important et opportun de travailler dans une démarche collaborative pour mutualiser nos efforts pour espérer un meilleur impact de nos interventions. Cette collaboration avec des partenaires clés tels que Médecins du monde, Equipop, et Solthis avec des expertises différentes, mais complémentaires a rappelé l’importance d’être dans une démarche holistique pour arriver à une meilleure atteinte des résultats et porter ensemble un combat qui nous interpelle tous. Ce soutien et cet engagement sont cruciaux dans notre quête commune pour un avenir où les droits en santé sexuelle et reproductive en Afrique ne sont pas seulement reconnus, mais pleinement réalisés. Il est d’une importance vitale de soutenir des initiatives qui mettent les jeunes au centre de leurs propres parcours de santé. Nous invitons tous les acteurs à se joindre à nous dans cet effort : que ce soit en partageant cet article pour sensibiliser davantage, en vous engageant bénévolement, ou en soutenant les programmes de l’ONG RAES, chaque action compte.

 

 

Aida Syr Diagne, Chargée du projet SANSAS pour l'ONG RAES

 

Aida Syr est chargée de projet au sein de l’ONG RAES, elle se concentre sur le développement durable, l’autonomisation des jeunes filles, les droits sexuels et reproductifs, ainsi que l’égalité des sexes, contribuant à l’amélioration de l’accès des adolescents et jeunes aux services de santé sexuelle et reproductive.

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