Transformer par l’autonomisation : mise en lumière de l’impact du genre à travers les projets C’est la Vie !, Alley-Oop Africa et PAMOJA.

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, nous nous penchons sur l’impact transformateur de l’égalité des genres à travers nos initiatives : C’est la Vie !, Alley-Oop Africa et PAMOJA. Ces projets, dont nous prendrons le temps de développer leur champ d’action dans le corps de l’article, ne sont pas seulement le reflet de notre engagement envers l’autonomisation des femmes et des filles mais aussi une célébration de leur impact indéniable sur le développement durable et le bien-être communautaire. Découvrez comment, ensemble, nous faisons avancer la cause de l’égalité des genres, et comment ces projets contribuent à autonomiser les jeunes filles et garçons, adolescent·e·s et adultes en Afrique.

 

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est essentiel de rappeler l’ampleur des défis et inégalités entre les femmes et les hommes de par le monde. À l’aube de 2024, nous sommes témoins d’un monde où les inégalités de genre persistent avec rigueur, malgré les avancées notables. D’ailleurs, le dernier dossier produit par Focus 2030 sur l’état de l’inégalité des hommes et des femmes en 2024 met en relief des chiffres qui parlent d’eux-mêmes que cela soit en matière de droit et société, de violences basées sur le genre ou encore de droits et santé sexuels et reproductifs. Ces défis toujours actuels, nous motivent et nous renforcent dans nos engagements.

 

Données de Focus 2030

 

Face à ces défis, nos projets C’est la Vie !, PAMOJA, et Alley-Oop Africa se dressent comme des lueurs d’espoir, incarnant le changement par le renforcement de capacité des femmes à travers l’éducation, le sport et le leadership économique. Ce sont des initiatives qui ouvrent la voie vers l’équité, l’inclusion et une société plus juste – un engagement que nous renouvelons en cette Journée internationale des droits des femmes. Alley-Oop Africa : Promouvoir l’égalité par le sport

 

 

Alley-Oop Africa utilise le sport comme un puissant levier de développement, mettant un accent particulier sur l’empouvoirement économique des femmes et l’éducation des filles. En exploitant le potentiel du basketball, le projet vise à briser les stéréotypes de genre tout en promouvant l’égalité et l’inclusion. À travers des ateliers, des tournois et des campagnes de sensibilisation, il engage les jeunes dans des discussions sur l’égalité des sexes, tout en renforçant les compétences de vie essentielles chez les filles. Ce cadre holistique encourage non seulement l’activité physique, mais sert aussi de plateforme pour l’enseignement et l’apprentissage mutuel.

Pour créer de la mobilisation et déployer les activités communautaires ou digitales, l’ONG RAES a conçu, produit et diffusé un programme audiovisuel ludique et inspirant en 12 épisodes de 52 minutes, entre téléréalité et docu-série. Ce dispositif d’éducation par le divertissement (ou « edutainment ») suit le parcours de 20 basketteuses et basketteurs venant de 7 pays africains (Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, Maroc, République Démocratique du Congo, Sénégal et Togo) durant les épreuves de sélection au niveau national et le campus de 20 jours organisé au Sénégal. L’ONG RAES a développé en outre un ensemble d’outils dont 9 jeux sportifs et 10 fiches thématiques permettant d’animer les discussions sur sport et inclusion, les obstacles des femmes dans le sport, sport et valeurs, sport et santé et les Inégalités dans le sport. 

Ces outils ont permis de mener 202 activités communautaires auprès d’un public diversifié composé de jeunes filles et de garçons plaçant la question de l’égalité au centre des conversations. Au total, 10.532 personnes ont été effectivement touchées directement par les activités communautaires et 8.423 personnes indirectes composées de spectateurs des évènements sportifs, de parents et d’accompagnateurs ont été également touchées.

Ces activités organisées en milieu scolaire et hors milieu scolaire étaient composées à 63,2% de causeries éducatives et ciné débat (63,2%), d’évènements sportifs (24,5%), de formations (8,2%), d’ateliers de plaidoyer (2,3%), de séances miroir (1,4%) et un atelier de capitalisation (0,4%). La coordination de toutes ses activités a eu un impact substantiel et mesurable sur l’implication des jeunes filles dans le sport, ainsi que sur la promotion de l’égalité des genres :

 

 

Sur les plateformes social media, 4 millions de jeunes ont vu les contenus partagés sur les pages en ligne et les réseaux sociaux dédiés au projet. Par ailleurs, une évaluation a été réalisée pour mesurer l’impact de ces activités communautaires sur les connaissances, perceptions, l’empouvoirement et l’engagement des jeunes. Cette étude a concerné 30% des participants à 30% des activités. Bien que tous les résultats ne soient pas encore disponibles, les premières données proviennent d’un échantillon représentant 4,5% de l’audience cible et donnent beaucoup d’espoir.

Sur les 1041 jeunes attendus pour l’enquête initiale, 467 ont répondu. Pour l’enquête finale, sur 937 jeunes attendus, 309 ont complété l’enquête :

Stéréotypes levés par les activités communautaires Alley-Oop Africa

Ces résultats montrent une évolution positive des mentalités concernant l’égalité des sexes dans le sport et la déconstruction des stéréotypes et discriminations associés. Ils soulignent l’efficacité des interventions de sensibilisation du projet Alley-oop Africa pour changer les perceptions et encourager une plus grande inclusion dans le sport, en grande partie grâce à la diversité des activités communautaires qui alliaient le sport et le genre avec une transversalité sur la santé. Ces initiatives démontrent clairement comment le sport peut servir de levier pour le développement social et l’égalité des genres.

 

C’est La Vie !, un mouvement transformateur pour l’empouvoirement et l’égalité des genres

 

 

C’est La Vie ! se positionne comme une campagne de communication à 360° qui gravite autour d’une série télévisée centrée sur la santé sexuelle et reproductive et les droits y afférents, touchant des millions de personnes en Afrique de l’Ouest. La stratégie du projet est de combiner la puissance des médias de masse avec l’impact des activités communautaires pour encourager les partenaires et les communautés à discuter et débattre des questions clés aux niveaux individuel, communautaire et politique. 

Utilisant les techniques de communication pour le changement de comportement social et les outils pédagogiques de C’est La Vie !, le projet crée un lien direct entre la série et les expériences vécues des communautés, en particulier les adolescents, renforçant ainsi l’empouvoirement des femmes et encourageant le changement social en matière de santé sexuelle et reproductive.

Depuis 2018, la série C’est la vie ! :

  • a touché plus 30 millions de personnes sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram et YouTube ;
  • 100.000 jeunes ont été touchés par plus de 3000 activités communautaires organisées sur le terrain avec le kit pédagogique C’est la vie! entre 2018 et 2023 ;
  • 38 radios locales outillées et formées en vue de produire des débats ;
  • 734 diffusions sur plus 50 télévisions et plateformes partenaires.

 

Ces actions de C’est La Vie ! ont eu  un gros impact significatif et encourageant sur l’éducation et l’empouvoirement des jeunes, particulièrement des jeunes filles. Plus de 95% des jeunes touchés par le projet ont moins de 25 ans, parmi lesquels 60% sont des filles, ce qui souligne l’attrait et la portée du programme auprès de cette tranche d’âge cruciale pour l’éducation en santé sexuelle et reproductive et droits connexes.

 

 

De manière révélatrice, les téléspectateurs et téléspectatrices de la série ont montré une capacité accrue de 26% à répondre correctement aux questions concernant les violences basées sur le genre (VBG), la contraception d’urgence, et les mutilations génitales féminines (MGF) par rapport à ceux qui n’ont pas regardé la série. Cette augmentation des connaissances, y compris une hausse des connaissances de +20% sur l’intrigue concernant le HPV dans la saison 3, atteste de l’efficacité de C’est La Vie à élever la conscience et à fournir des informations vitales de manière accessible.

Près des ¾ des téléspectateurs ont discuté de l’histoire avec quelqu’un après avoir visionné les épisodes, démontrant le potentiel du programme à initier des conversations importantes qui peuvent conduire à un changement de comportement et à une meilleure recherche de soins de santé. L’exposition à C’est La Vie ! et la recherche parmi les répondants de l’enquête de base (âgés de 15 à 24 ans) révèlent une participation diversifiée, avec 54% de fille et une répartition géographique couvrant le Sénégal, la Côte d’Ivoire, et le Burkina Faso. 

C’est La Vie ! a non seulement réussi à engager une audience jeune et large dans des discussions sur des sujets de santé cruciaux mais a également mis en lumière une lacune importante dans la connaissance des ressources spécifiques de santé sexuelle et reproductive dans la région, d’où le challenge dans sa phase d’arriver à créer le pont entre l’offre de services DSSR et la demande. Ce constat souligne l’importance continue de C’est La Vie ! en tant qu’outil éducatif essentiel pour combler ces lacunes d’information et encourager des comportements de recherche de santé proactive chez les jeunes filles et garçons. 

 

PAMOJA : une approche responsable des DSSR en Afrique

 

Travaux et ateliers Pamoja Abidjan, Nigéria, Zimbabwé

 

Chaque année, une proportion significative des décès maternels, estimée entre 4,7 % et 13,2 %, est due à des complications résultant d’avortements pratiqués dans des conditions non sécurisées. Dans les régions développées, on estime que 30 femmes perdent la vie pour chaque 100 000 avortements réalisés dans des conditions risquées. Ce nombre s’accroît considérablement dans les pays en voie de développement, atteignant 220 décès pour 100 000 avortements non sécurisés, et monte jusqu’à 520 en Afrique subsaharienne. 

Bien que l’Afrique subsaharienne ne représente que 29 % de l’ensemble des avortements non sécurisés à l’échelle mondiale, elle enregistre 62 % des décès liés à ces pratiques, soulignant les conditions extrêmement précaires dans lesquelles ils sont souvent effectués. Ces situations tragiques découlent en grande partie des restrictions légales et des obstacles à l’accès à des services d’avortement sécurisé, mettant en lumière le besoin crucial d’améliorer l’accès à des soins de santé reproductifs sûrs et encadrés, dans le respect des normes de santé publique et des droits fondamentaux des femmes.

PAMOJA signifie “ Ensemble” en SWAHILI. Le projet, centré sur l’approche de la  communication stratégique autour de l’avortement sécurisé, répond à un défi de santé publique en soulignant l’importance d’un accès amélioré aux soins de santé reproductive sûrs dans le contexte de la réduction des décès maternels dus à des pratiques à risque. L’initiative s’inscrit dans une démarche de sensibilisation et d’information, cherchant à pallier les risques liés aux interruptions volontaires de grossesse non sécurisées, exacerbés par les restrictions légales et les tabous sociaux. 

Dans ses pays d’intervention à savoir le Benin, le Malawi, la Côte d’ivoire, le Nigeria,  le Senegal et le Zimbabwe, PAMOJA vise donc à engager les acteurs politiques et communautaires dans une démarche constructive pour fournir une information précise et adaptée sur les thématiques d’avortement sécurisé, tout en renforçant les capacités des communautés à promouvoir l’accès à des services d’avortement sécurisé dans le respect des cadres légaux et éthiques.

En réponse aux défis posés par les avortements à risque, le projet aligne ses efforts avec les recommandations de traités internationaux tels que le Protocole de Maputo, qui reconnaît le droit à l’avortement sous certaines conditions comme un droit fondamental, tout en mettant en évidence la nécessité d’une approche respectueuse des normes de droits humains conçues pour éliminer la discrimination à l’égard des femmes et garantir leur accès à la santé et à d’autres droits fondamentaux.

Face à ces enjeux, PAMOJA propose une intervention centrée sur la sensibilisation aux conséquences des avortements à risque et le développement d’une communication politique visant à améliorer le cadre légal autour de l’avortement sécurisé. L’approche du projet inclut la co-création d’une communication sociale et l’identification des canaux d’information les plus pertinents pour engager le dialogue et encourager une remise en question constructive.

En ce sens les équipes de l’ONG RAES, dans le respect des sensibilités culturelles et légales, visent principalement à améliorer l’accès à des informations fiables et à des services de santé reproductive sécurisés, favorisant ainsi la prise de décisions éclairées par les femmes dans le cadre de leurs droits et de leur santé.

Conclusion : 

En conclusion, les initiatives C’est la Vie!, Alley-Oop Africa, et PAMOJA incarnent une marche de plus vers la transformation sociale par l’autonomisation et l’égalité des genres. Nos projets, en abordant des domaines clés tels que la santé sexuelle et reproductive, l’éducation, le sport et les droits légaux participent d’une part à l’effort collectif de toutes les organisations engagées pour lever ces défis et d’autre part essaient véritablement de contribuer à l’édification d’une société plus juste et égalitaire

En cette Journée internationale des droits des femmes, il est clair que le combat pour l’égalité des genres est loin d’être terminé, mais grâce à des initiatives comme celle-ci, nous gardons l’espoir. Par l’éducation, l’engagement communautaire et le plaidoyer, nous pouvons démanteler les barrières systémiques et favoriser un avenir où l’égalité des genres devient une réalité tangible pour tous. La flamme du changement continuera de briller. 

Partager

ONG RAES

Newsletter